La mouche de l’olive (Bactrocera oleae) : un enjeu majeur pour les producteurs du Sud de la France

La mouche de l’olive, Bactrocera oleae, reste aujourd’hui l’un des ravageurs les plus redoutés dans les vergers oléicoles du pourtour méditerranéen. En France, les producteurs des régions PACA et Occitanie sont particulièrement concernés, notamment ceux engagés dans des démarches de qualité (AOP, AB, HVE).
📌 Biologie et cycle de développement
La mouche adulte mesure environ 4 à 5 mm. Elle pond ses œufs dans les fruits, préférentiellement en phase de véraison. La larve qui en découle se développe dans la pulpe, causant des galeries internes qui altèrent directement le fruit et la qualité gustative de l’huile.
Le développement de l’insecte est fortement dépendant des conditions climatiques :
- Un été frais et humide favorise les pontes précoces.
- Un automne doux prolonge l’activité des adultes et augmente les risques d’infestation tardive.
En France, jusqu’à 3 à 5 générations peuvent se succéder au cours d’une saison, selon les températures.
🚨 Impacts agronomiques et économiques
Les conséquences pour la filière sont multiples :
- Chute prématurée des fruits, diminuant fortement les rendements.
- Altération organoleptique des huiles : hausse de l’acidité, défauts sensoriels (moisi, vineux), perte de typicité.
- Déclassement en catégorie lampante, voire impossibilité de trituration si les seuils de pourriture sont dépassés.
Certaines campagnes, notamment en 2014 et 2018, ont enregistré des pertes supérieures à 60 % dans certaines zones sensibles du Var, des Bouches-du-Rhône ou du Gard.
🧪 Surveillance et stratégie de lutte
Une gestion efficace passe par une observation rigoureuse et coordonnée :
- Suivi hebdomadaire des vols grâce à des pièges chromotropes et phéromones.
- Dissection des fruits pour évaluer le taux d’infestation larvaire.
- Utilisation raisonnée de traitements homologués, notamment en agriculture biologique (spinosad,
- Valorisation des outils numériques et de modèles phénologiques pour anticiper les pics de pression.
Certaines coopératives et chambres d’agriculture mettent en place des réseaux de surveillance collective, permettant un partage en temps réel des niveaux d’alerte à l’échelle départementale.
🔍 Une problématique structurante pour l’avenir de la filière
La pression exercée par Bactrocera oleae est appelée à se renforcer avec le changement climatique et la réduction des solutions chimiques. Cela renforce le besoin de :
- Recherches agronomiques sur des variétés plus tolérantes ou des auxiliaires naturels.
- Coordination territoriale entre oléiculteurs, organismes techniques et institutions.
• Transfert d’innovation via les clusters agri-tech, instituts techniques et réseaux professionnels.